Où sont-elles donc ? Nos élites ?
Un bon ami, lecteur attentif et critique du blog, me transmet une information intéressante sur la réalité actuelle de la Polonia.
Son message :
Bonjour Pierre,
J'espère que vous allez bien.
Petite info passée inaperçue que vous saurez exploiter.
Le lycée Saint-Stanislas (anciennement “Notre Famille”) est classé en deuxième place des lycées Professionnels au niveau National ! (Classement "L'étudiant", Avril 2023) :
https://www.institutionsaintstanislas.fr/2nd-lycee-pro-au-niveau-national.htm?p=1
https://www.letudiant.fr/classements/classement-des-lycees-professionnels.html
Preuves s'il en fallait du formidable héritage laissé par nos nnciens, ces Polaks que certains prétendaient incultes...
Petit rappel : fondé en 1943 à Chevilly, puis installé à Osny en 1950, cet établissement catholique est sous la tutelle de la Société de l’Apostolat catholique des missionnaires Pallotins et sous contrat d’association avec l’Etat. https://www.institutionsaintstanislas.fr/le-mot-du-directeur.htm
Ma réponse :
Merci pour cette info... Oui, je vais en faire quelque chose, même si je me demande parfois si la réflexion, la pensée, intéressent notre Polonia. Je reviendrai bientôt sur le thème des facteurs de réussite scolaire et sur l’effet possible de la double culture. En attendant, voici quelques interrogations avec une petite évocation personnelle, hommage à mes anciens !
Je suis très préoccupé par un constat, que la plupart de nos responsables associatifs écartent d'un revers de main ou fuient : on ne retrouve quasiment pas les polaks qui ont réussi, qui ont grimpé dans l'échelle sociale, dans la vie, nos élites, dans les activités de nos associations, on ne les voit guère dans nos manifestations, nos spectacles et nos banquets. Or, il est évident qu'ils contribueraient à la préparation d'un avenir plus ouvert et plus élevé que celui que nous sommes nombreux à déplorer. Artistes, ingénieurs, savants, chercheurs, auteurs, médecins, hauts fonctionnaires, etc. Pourtant ils sont nombreux et il faudrait en parler. Non pas pour glorifier tel o u tel qui n'en a pas besoin, mais pour mettre en valeur la notion même de double culture qui, pour le psycho pédago que je suis, est un facteur déterminant de réussite. Y'a pas que le bigos, la polka, le marché, etc pour garantir le futur de la Polonia, intégrée mais non assimilée, attachée aux racines et à la culture.
Quant à nos élites, vous savez bien que je ne parle pas pour moi, ni même pour ma fille, mais je trouverais normal que l'on mette en valeur des parcours de vie comme le vôtre. Qui sait le rôle que vous avez joué dans la recherche sur les vaccins? Personne. Et c'est dommage. Evidemment, il y a, comme partout, des responsables qui craignent de perdre leur présidence et n’hésite pas à couper les têtes qui dépassent. Il est bon, normal, important de faire la fête, de saluer la mémoire de nos anciens, mais le plus bel hommage que l’on puisse leur rendre, un hommage vivant, serait peut-être de montrer ce qu'ils nous ont permis de devenir.
« J’sais pas vous », comme disent les humoristes, mais moi, quand j’apprends que telle première ministre, telle présidente de l’Assemblée Nationale, tel directeur de cabinet du président de la République, tel chanteur célèbre, tel savant, tel grand musicien, tel universitaire reconnu, etc a des origines polonaises, j’éprouve une certaine fierté. Pas vous ?
Certes, certains peuvent s’insurger à la lecture de tels propos. Ouvert au dialogue, attaché à la démocratie, combattant tous les totalitarismes, je peux le comprendre mais je pense que l’on a le droit d’y réfléchir, d’en débattre, en ne restant pas confiné dans le passé et la nostalgie
Valoriser la réussite de nos élites est un atout pour la Polonia et une fierté pour chacun de nous… surtout quand ces élites sont simples, authentiques, respectueuses, un peu disponibles et… sympathiques ! Ce qui est évidemment toujours le cas !
Le 15/06/2023. Pierre Frackowiak
Hommage à mon père
Mon père, ouvrier du jour des mines (donc pas de pension de silicose, une toute petite « quinzaine », le salaire) mais du terrain pour cultiver... même du seigle, qu'il battait au fléau, (pour faire nos paillasses quand nous étions petits) qui n'a jamais eu de voiture et a vécu toute sa vie dans sa maison des mines, ne supportait pas que je lui propose de lui faciliter la vie en profitant de mes relations et de ma notoriété. Quand je le conduisais pour une consultation, il ne voulait jamais que je l'accompagne jusqu'aux bureaux, sachant que le médecin, le dentiste, le cadre des services de la mairie me connaissaient bien et que cela l'aurait différencié. J'en ai tiré de grandes leçons, d'autant qu'il savait plein de choses, qu'il écoutait de la musique classique, qu'il lisait le journal tous les jours, qu'il n'aimait pas Kubiak quand il jouait trop bavarois à son goût!!! Et, avec le recul, je lui donne raison de nous (mon frère et moi) avoir imposé de transporter des brouettes de fumier à travers toute la cité pour aller au champ qui permettait de vivre en quasi autarcie, sous les moqueries des autres, y compris des petits polaks comme nous. Mais il était au fond, fier de nous avoir permis d'être ce que nous sommes devenus, et fiers qu’on le sache, sans vouloir en profiter pour lui-même.