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NOTE D'INFORMATION POLONIA N° 18

NOTE D’INFORMATION POLONIA N° 18

13 janvier 2024

  1. 45 ans de l’Institut Polonais de Paris

« Cette année, notre Institut fête ses 45 ans ! L'Institut Polonais de Paris a été créé le 19 juillet 1979 par un accord entre les gouvernements de la République de Pologne et de la République française  afin de promouvoir la connaissance des valeurs de chacun des pays dans le domaine de la culture et du savoir. En 2024, nous allons proposer une programmation autour de cet anniversaire. »

La newsletter de l’Institut Polonais de Paris est un excellent outil de communication pour mieux connaître la vie culturelle polonaise contemporaine. Elle pourrait donner des idées de coopération avec les organisations de la Polonia

Voir  https://instytutpolski.pl/paris/

  1.  Le silence de la  diplomatie polonaise en France quant à l’avenir de la Polonia

Apparemment, l’avenir de la Polonia en France n’intéresse pas, ni le Consul Général de Pologne à  l’Ambassade, ni la nouvelle Consule Honoraire de Pologne en région des Hauts de France. Ils reçoivent l’un et l’autre les numéros successifs du blog consacré à la Polonia du futur, je leur ai écrit pour évoquer les réalités de la Polonia des Hauts de France, pour les alerter sur l’agonie du site Internet du Collectif Polonia des HDF qu’ils financent, pour proposer quelques pistes de travail dans l’intérêt de la Pologne, de la France et de la Polonia de France. Aucune réaction. Même pas un accusé réception de courtoisie. Rien

Certes, l’ambassadeur, le consul général, la consule honoraire sont venus participer à la première matinée du congrès de la Polonia où ils ont été accueillis en grande pompe. Mais l’absence d’exploitation de leurs propres interventions et l’absence de réflexion engagée sur la place de la Polonia dans le développement culturel et dans les relations entre nos deux pays, ne semblent pas les contrarier. J’ai du mal à penser que leurs missions, dans le domaine des relations entre la Pologne et la diaspora polonaise en France, se réduisent à cautionner la persistance du conservatisme, des activités traditionnelles (messes, banquets, spectacles pour l’entre-soi , refus de toute réflexion prospective). Des amis bien informés sur les évolutions en marche en Pologne me disent que les choses pourraient changer dans l’intérêt de nos deux pays, dans la perspective de la construction européenne remise à l’ordre du jour… On peut l’espérer.

  1. Les pages de la célébration du centenaire de l’immigration massive des Polonais en France sont tournées

Trois années de célébration. Une multitude d’initiatives locales dont on peut se réjouir en optimisant la vitalité des associations. Des actions individuelles remarquables que j’ai valorisées dans ce blog. Des démarches culturelles innovantes dans quelques régions de France où la Polonia a compris qu’il fallait s’engager dans l’action culturelle avec des partenariats. Une production d’écrits (livres, archives, témoignages) abondante. Mais globalement, la confirmation d’une incapacité à se rassembler (razem) à concevoir et à porter un grand projet commun (jutro).

Que reste-t-il donc de cette célébration ?

La lecture des agendas sur divers sites prouve que l’on est revenu aux banquets, messes, fêtes, marchés, tout ce qui peut-être bien agréable, mais sans ambition culturelle à partager avec « les autres ». Preuve en est : le Collectif Polonia des Hauts de France n’a plus rien à dire. Le congrès est oublié, enterré, on en vient à proposer, sur le facebook en déclin, des recettes pour les fêtes, des recettes que l’on peut trouver dans d’excellents livres (merci aux Editions NordAvril) et même sur des sites culinaires « français »

Avec le recul, j’en viens à penser que si les universitaires, les intellectuels, les artistes, ceux des responsables conscients des enjeux de société, les grands élus d’origine polonaise ne trouvent pas le moyen de se rassembler pour concevoir et porter un projet collectif commun nouveau, il n’y aura pas la pérennité dont on a pu rêver.

  1. Le blog

Malgré le « creux » inévitable en cette période, le blog continue.

3 350 lecteurs au 13 janvier à 18 h (rappel : en moins d’un an !)

Et toujours une moyenne de textes vus par visite, supérieure à 2 (2,16 à ce jour)

Merci à ceux qui m’encouragent à continuer, même si j’aimerais qu’ils s’expriment directement sur le blog. Merci particulier à ceux qui me disent que certains textes sont « beaux », comme le dernier sur la fierté, ce qui fait sourire le passionné de lecture/écriture que je suis.

 

NDLR: voie la contribution très intéressante de Françoise RENAUD (nom de plume Diane DUANER) à la suite de mon texte précédent sur la notion de fierté d'être d'origine polonaise. A débattre évidemment comme toujours sur ce blog

Voir les commentaires

Fier de ses origines polonaises. Et vous?

Etre  fier de ses origines. La notion a-t-elle encore du sens ?

 

La succession des générations, la complexité de la réflexion sur  l’intégration ou l’assimilation, la faiblesse de la culture polonaise dans la vie et l’histoire  de l’immigration, font que le sentiment  de fierté d’être d’origine polonaise peut  s’effacer lentement. Il peut disparaître s’il  a existé. Le problème se pose pour toutes les immigrations, massives ou individuelles, anciennes ou récentes. Encore faut-il que l’on juge ce sentiment comme étant intéressant, voire utile à l’épanouissement personnel et au développement des relations internationales.

Tous les immigrés ne pensaient pas comme Charles Aznavour qui déclarait qu’il était 100% français et 100% arménien, et fier de l’être. Dès la 2ème génération,  quelques immigrés, Polonais d’origine, en petit nombre il est vrai, décidaient de rompre avec leurs racines, autant qu’il était possible de le faire, de s’assimiler complètement, renonçant à leur langue maternelle, à toute appartenance à la communauté polonaise, se marginalisant d’ailleurs, se revendiquant pleinement français. Des noms sans « iak », « ski » ou « szcz » pouvaient parfois faciliter leur démarche. Certains étaient  tentés de franciser leur nom. Leurs arguments étaient connus, allant de la « reconnaissance due à la France qui les avait accueillis en toute amitié et générosité », à la certitude que leur vie et celle de leurs enfants seraient plus faciles s’ils étaient naturalisés, éloignés des pratiques religieuses et sociales de la communauté, s’identifiant aux Français de souche, si tant est que cette notion pouvait être réelle dans un pays où le brassage des origines était tellement fort, sans même compter les mouvements de population entre les provinces françaises dont les habitants étaient plus considérés comme bretons, basques ou auvergnats que comme français. J’ai moi-même, étant de la 3ème génération, connu une famille qui recevait le curé polonais à sa table et participait à la vie de la communauté, mais « mettait » ses enfants au catéchisme français, « dans leur intérêt ».

On ne peut pas juger sommairement de telles situations, car, comme il existait des formes de discrimination persistantes, les enfants des « sales polaks » pouvaient être gênés, blessés par des comportements que l’on pourrait qualifier de racistes. J’ai connu des formes de racisme anti-polak que certains cherchent aujourd’hui à minimiser ou à oublier, adoptant des images d’Epinal qui n’ont rien à voir avec les réalités. Je plaisante souvent avec la notion d’image d’Epinal plutôt que de Toul, ville voisine, gare d’accueil des wagons d’immigrés polonais dans des conditions révoltantes. Les psychologues savent bien que pour les enfants victimes de discrimination, la vie de la communauté pouvait être un refuge

Pour approfondir la réflexion, il convient de rappeler que l’attachement à la cuisine de babcia et que la participation, même très active, aux activités associatives et religieuses de la Polonia, ne sont pas du tout des gages de fierté d’être d’origine polonaise. Dans ces situations, on est dans l’entre soi, il peut y avoir du plaisir, du bonheur, de l’émotion, on peut être fier de soi en participant, mais ce n’est pas fier d’être d’origine polonaise. On peut l’être si l’on chante ou si l’on danse en groupe pour des spectacles s’adressant à des publics français ou autres, mais pas quand on reste dans  l’entre nous.

Cette notion de fierté mérite donc une réflexion fondée sur des analyses, sur des prises de conscience, sur des moments d’autoscopie. Elle le mérite d’autant plus qu’elle pourrait contribuer à faire évoluer les pratiques des associations « polonaises ». Sortir de l’éphémère et de l’entre soi pour partager les richesses culturelles de la Pologne et élever le niveau des savoirs et de la réflexion de ses membres.

Etre fier de ses origines permet d'accepter et d'affirmer sa différence. Nous vivons dans un monde aujourd'hui qui a besoin d'ouverture d'esprit et de combattre toute volonté d'uniformisation culturelle. En étant fier de ses origines, on n'oublie pas qui on est et on invite les autres au voyage.

Je suis fier d’être d’origine polonaise quand on parle de Chopin, Mickiewicz, Marie Curie, Korczak, Wajda, Szymborska, Kantor, Wieniawski, Matejko, Gombrowicz, de la chanteuse Halina Frackowiak,  de la place de la Pologne dans l’Europe, etc, dont je n’avais jamais entendu parler dans ma famille, à l’église, à l’école, dans la vie culturelle franco-française. Et même dans ma jeunesse. Il a fallu que je découvre tout. Mon père, ouvrier du jour aux mines, ma mère, ménagère, n’avaient pas été à l’école, et leur priorité, c’était la réussite de leurs 3 enfants

Je suis fier (*)

Et vous ?

La notion de fierté de ses origines polak a-t-elle un sens pour vous ?

 

Pierre Frackowiak.                                                                         Le 11  janvier 2024

 

(*) ce qui ne veut pas dire que je suis fier de notre Polonia des Hauts de France. C’est tout à fait autre chose, hélas ! Si seulement  nos associations nous donnaient des raisons d’être fiers de nos origines ! Quand on voit le bilan de trois années de célébration, le coût d’un congrès sans lendemain (argent public utilisé dans l’opacité), l’incapacité de concrétiser un vague slogan « razem » (ensemble) avec une liste impressionnante d’absences notoires, l’impossibilité de proposer un grand projet collectif avec une réelle perspective d’avenir, etc, il n’y a pas de quoi être fier. Voir le site du Collectif Polonia des Hauts de France, à l’arrêt depuis mi-octobre, et la pauvreté du facebook…..Si les autorités consulaires et les milieux conservateurs sont ravis, le centenaire n’aura été qu’un grand ratage (comme la Maison de la Polonia naguère) qui indique peut-être même  la fin du Collectif, s’il ne s’ouvre pas, s’il ne démocratise pas ses pratiques,, s’il ne porte pas un grand projet collectif, intelligent et mobilisateur !

 

Voici une contribution très intéressante de Françoise RENAUD (nom de plume Diane DUANER) 

Je vous livre quelques réflexions personnelles à la suite du récent article sur votre blog « Polonia au futur », débat fort intéressant à plusieurs égards, soulevant d’une part le concept d’être « fier de ses origines polonaises », et d’autre part l’avenir de cette Polonia. (les deux questions étant finalement assez liées l’une à l’autre).   

  • Sur la fierté d’avoir des origines polonaises : Je suis moi-même une « Deuxième génération ». Ma mère, arrivée en France en 1929 – non pas dans le bassin houiller du Nord mais comme ouvrière agricole en région Champagne – m’a transmis un amour indestructible pour son pays natal que jamais elle n’avait oublié. (alors que mon père, venant de la Posnanie, était totalement détaché de toute polonité… jusqu’à un brusque revirement inattendu, durant ses toutes dernières années avant de mourir.) Par leur exemple et de multiples autres exemples de descendants de Polonais rencontrés au cours de ma vie, j’ai pu constater que ceux qui se veulent ou se prétendent totalement indifférents à leurs racines polonaises ne le sont pas autant qu’ils le croient. Ainsi, ceux qui, en proclamant qu’ils sont dorénavant « bien français », ont décidé, comme vous l’écrivez au début de votre article, de tourner le dos à leurs origines, ont parfois un déclic qui les font renouer avec la Pologne. Je ne crois pas, pour ma part, que c’est la crainte d’être rejetés ou traités de « sales polaks » qui leur a - temporairement ou pour toute leur vie – privés de tout intérêt pour leurs racines. (pour ma part, je n’ai d’ailleurs jamais entendu de Français insulter ou discriminer des Polonais ou leurs descendants !). Par l’exemple de certains de mes proches de ma génération, j’ai pu constater que c’est plutôt, dans les années soixante et suivantes (qui correspondent à leur jeunesse), le formidable contraste matériel à l’avantage de la France, comparé à l’image - surtout économique -  dégradée, pitoyable, de la Pologne, qui leur faisait derechef tourner le dos à cette Pologne, alors communiste, terne et arriérée. (j’ai pu remarquer que ceux-là, bien souvent, reprenaient un intérêt progressif pour la Pologne lorsque, devenu libre, ce pays apparaissait  bien plus « glamour » et entrait dans la prospérité.  

Je reste donc persuadée que cette image de la Pologne – misérable ou à l’inverse prospère - est un facteur loin d’être négligeable dans le sentiment de fierté vis-à-vis de ses origines. En dehors de cela, bien sûr, on peut être fier de ses origines polonaises pour ses formidables personnages, en un mot sa Culture. Encore faut-il la connaître, cette Culture, cette histoire héroîque, tous ces personnages extraordinaires – qui d’ailleurs se proclamaient profondément polonais-patriotes, tels les plus connus Chopin, Marie Curie, Jean-Paul II. Malheureusement, hormis ces trois-là, dont le nom est connu du monde entier, beaucoup de Polonais ne se donnent pas la peine de découvrir et de faire connaître les innombrables personnages, à la fois universels et polonais, dont nous avons lieu d’être fiers. Vous en citez quelques-uns dans votre article. Je rajouterais quelques-uns qui me semblent primordiaux : Le formidable pianiste-concertiste Ignacy Paderewski, (lequel, en plus d’avoir été une véritable idole dans le monde entier avant-guerre pour ses concerts époustouflants, a œuvré sans relâche pour que la Pologne renaisse de ses cendres), ainsi que d’autres exemples : Le duc de Lorraine Stanislas Leszczynski, ex-roi de Pologne, formidable personnage à qui les Lorrains restent très attachés ne serait-ce que pour l’extraordinaire Place de Nancy qu’il a laissée pour l’éternité), ainsi que sa fille Marie, reine de France, épouse de Louis XV, si digne et généreuse que le peuple de France la vénérait. On peut rajouter aussi des scientifiques tel Copernic, et des écrivains Prix Nobel, tel Sienkiewicz, auteur de Quo Vadis, que bien des descendants de Polonais ignorent ! etc, etc…  

Sur mon blog, « pologneimmortelle.com », j’essaie de leur accorder une place, particulièrement aux peintres polonais, pourtant bien connus de l’Europe à leur époque, et totalement tombés dans l’oubli. Si cette Culture polonaise « si riche et si méconnue » comme le disait Sienkiewicz en recevant son Prix Nobel, était un peu plus médiatisée et soutenue, alors là, oui, aussi bien les descendants enthousiastes que les pseudo-indifférents auraient des raisons d’être fiers. Très fiers…  

(moi aussi, comme vous, j’ai dû découvrir toute cette Culture magnifique, par moi-même, pas à pas !) 

Enfin, il n’y a pas, évidemment, que des personnages illustres dont on devrait être fier : Les innombrables ancêtres qui étaient des travailleurs, parfois illettrés, mais toujours si courageux, honnêtes, aptes à s’intégrer, méritent tout autant notre considération et notre fierté.  

  • Sur l’avenir de la Polonia. Il y aurait, si mes renseignements sont exacts – environ cinq cents associations franco-polonaises en France. Je ne doute pas qu’elles aient un noble but. Mais alors comment se fait-il que la Culture polonaise soit si ignorée, si oubliée, en France, comparée à celle d’autres peuples ? Je me suis souvent posé la question. Peut-être peut-on expliquer en partie cela par le fait, comme vous l’évoquez également, que beaucoup de descendants sont plus attachés à de gentilles fêtes avec repas et danses que par quelque chose de plus profond, marquant (même si je considère le folklore polonais comme un patrimoine admirable et donc source de fierté également, on ne peut se limiter à des fêtes).   

Cependant, la raison de cette impossibilité d’avenir pour la Polonia, à mes yeux, c’est son manque d’ouverture. Je trouve aussi que la Polonia du Nord, notamment, (que vous-aussi, vous ne ménagez pas en général), est extraordinairement sectaire, ne voulant s’intéresser qu’aux descendants du bassin houiller. Mon expérience personnelle est bien décevante sur ce sujet.  

Me souvenant comme ma chère mère, à son arrivée en Champagne, souffrant d’un isolement total, avait toujours envié et admiré cette Polonia du Pas-de-Calais qui, pour elle, perpétuait une « Petite Pologne », je me suis beaucoup intéressée à ce Centenaire de l’immigration », initié dans le Nord, qui vient de s’achever. Pour me rendre à l’évidence : Rien de ce qui concerne d’autres immigrés-travailleurs polonais (arrivés dans d’autres régions, à d’autres époques, ne semble les intéresser, seul revient en boucle le passé du bassin minier. Je ne minimise aucunement les vies dures des mineurs mais le sort d’autres travailleurs polonais immigrés s’avéraient, d’une autre manière, tout aussi cruel, surtout en raison de leur isolement et leur vulnérabilité.  

Tant qu’il y aura un tel cloisonnement, un tel manque d’ouverture sur les autres, je doute qu’il y ait un avenir pour la Polonia en général. S’intéresser aux autres (sans pour autant oublier sa propre histoire) serait appréciable. (à noter à ce propos que les « plombiers polonais » arrivés récemment dans tous les coins de France ne mériteraient-ils pas aussi notre intérêt ? (Discutant souvent avec eux, j’ai pu constater qu’ils nous considéraient souvent, nous les descendants nés en France, comme des genres de dinosaures narcissiques ressassant toujours les mêmes idées sans s’ouvrir à d’autres). 

Seule note d’espoir : Le cloisonnement, d’ordre social, qui paraissait séparer les émigrés polonais en deux blocs (d’un côté les intellectuels et milieux plus favorisés, et d’autre part les descendants de simples travailleurs) semble s’atténuer, réunissant parfois ces différentes couches sociales qui autrefois s’ignoraient).  

Pour conclure sur ce sujet, voici un passage de mon dernier livre, intitulé « Une âme émigrée », dans lequel je décris pas à pas, la vie d’ouvrière agricole de ma mère, Youlka, et son amour pour la Pologne, et aussi son désir d’intégration dans cette France qu’elle aimait (mais certainement pas d’assimilation totale, tenant trop à conserver ses valeurs) :  

« … les deux catégories d’émigrés polonais, avec leurs univers particuliers, se retrouvent, et c’est tant mieux même si c’est exceptionnellement. Car si ces deux classes d’exilés sont différentes ─ à certains égards presque aux antipodes l’une de l’autre ─ elles n’en ont pas moins en commun l’attachement immortel à la Pologne. Youlka, cette modeste ouvrière agricole, ne gardait-elle pas dans son cœur, à l’instar de Jean-Paul II ou de l’éminent poète Mickiewicz, « les champs argentés de seigle de son pays natal ? » Même si elle avait été marquée, indubitablement, par les inégalités profondes caractérisant la société polonaise de son enfance, elleconsidérait, au fond, tous les Polonais comme faisant partie d’une même grande famille, particulièrement les personnages réputés pour leur patriotisme et leur talent. Si quelqu’un s’était permis de parler d’eux en termes négatifs ou insultants, nul doute qu’elle se serait sentie touchée et indignée autant que si on l’avait attaquée en personne ! » 

Ce sera ma conclusion. Bonne route à vous.  

Françoise RENAUD (nom de plume Diane DUANER) 

 

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Le dictionnaire insolite de la Pologne

Le dictionnaire insolite de la Pologne de Jean-Luc Sochacki réédité !

Dans l’un de mes billets déjà anciens (le 14 février 2023), j’écrivais :

Son dictionnaire de la Pologne est vraiment insolite. Il commence évidemment par A et se termine par Z. A comme Absence et Z comme Zytomirski ou Zulawski . Sur plus de 150 pages, 200 sujets : de l’histoire et des histoires, des légendes, des anecdotes, des portraits d’artistes, d’hommes politiques, d’écrivains  des explications sur tout et sur des riens

De Gaulle et Napoléon y côtoient Pilsudski ; le Baba, la Tropézienne ; Goldman, le Jazz et le Rock and Roll ; Chopin, Discopolo et Paderewski ; PIS et Rosa Luxembourg ; Brésil, Etats Unis et Viet Nam ; etc. L’auteur surfe sur les contradictions, les surprises, les mystères, avec lucidité et souvent avec humour, toujours avec pertinence.

Evidemment quelques uns de ces exemples doivent laisser perplexes des gens qui prétendent connaître parfaitement la Pologne. Alors, il faut plonger dans ce dictionnaire pour savoir, ce que l’on savait, et ce que l’on suspectait, et ce que l’on ignorait…

Trouver ses travaux sur son site www.sochacki.edu.pl

Aujourd’hui, Jean Luc Sochacki annonce que ce livre original et passionnant est réédité. On sait bien que si un éditeur (les Editions Cosmopole) décide de rééditer un ouvrage, c’est qu’il s’est évidemment bien vendu, qu’il a suscité un réel intérêt bien au-delà de la diaspora polonaise et qu’un nouveau succès est prévisible.

Nous avons donc contacté Jean-Luc Sochacki, un des lecteurs réguliers de ce blog, pour solliciter quelques compléments d’information :

PF :  Félicitations. Obtenir une réédition dans le monde actuel est une réussite. C’est aussi la preuve que la Pologne intéresse le grand public, qu’une approche différente d’un guide touristique, d’un livre d’histoire, d’un roman ou d’un témoignage peut susciter de la curiosité, de l’intérêt, offrir des possibilités d’échanges et de réflexion. Mais vous avez très certainement apporté des actualisations, des compléments, des mises à jour relatives à l’évolution de la situation… Parlez nous de ces compléments

JL S : Le contexte actuel politique international est assez lourd et en retravaillant la première édition avec mon éditeur, nous avons fait le choix d’enlever certaines entrées qui évoquaient des sujets graves comme celles consacrées à Pawel Adamowicz (maire de Gdansk assassiné en janvier 2019) ou à la Shoah (sachant qu’il y a déjà pas mal d’entrées dans le livre, consacrées à ce sujet). Il y avait aussi une entrée ‘LGBT’ qui a aussi été supprimée car à l’époque de la première édition du livre, il y avait cette actualité des « Zones sans LGBT » mais tout cela s’est arrêté et je ne pense pas que la Pologne est un pays qui serait plus homophobe qu’un autre. De nouveaux sujets plus « légers » font donc leur apparition dans cette seconde édition comme celle dédiée à la Youtubeuse Natoo, à la « soucoupe » de Katowice, au fabuleux et original musée du néon de Varsovie ou la fameuse « forêt tordue ». J’ai ajouté aussi une entrée dédiée à mon poète polonais préféré Krzysztof Kamil Baczyński. Il y a aussi une mise à jour des références musicales en fin d’ouvrage avec les ajouts des incontournables Sanah et Dawid Podsiadło.

PF :La première édition date de février 2021. En 3 ans, il s’est passé beaucoup de choses en Pologne. La Pologne a rencontré comme les autres nations bien des problèmes. On a pu percevoir des évolutions sur différents plans. L’actualité de ces 3 années vous a-t-elle inspiré de nouvelles pensées ?

JL S : La Pologne est un pays fascinant et étonnant qui évolue très rapidement. Cela se voit par exemple à Varsovie la capitale où année après année, un nouveau gratte-ciel sort de terre et montre la modernité et le dynamisme de cette ville. J’ai donc par exemple ajouté une entrée « gratte-ciel ». On sent aussi un nouveau souffle ces derniers mois avec le vote massif des jeunes par exemple en octobre dernier et le fait que ces derniers s’emparent de questions sociétales et politiques. Je souhaitais que cette nouvelle édition du Dictionnaire insolite de la Pologne « colle » aussi avec cette impression de dynamisme et de renouveau.

PF : En 3 ans, votre éditeur et vous-même avez pu recueillir des réactions, des commentaires, des critiques. Vous ont-ils influencé dans la réécriture éventuelle ?

JL S : Nous échangeons beaucoup et longuement entre auteur et éditeur. Nous étions en total accord sur les changements et modifications à apporter à la première édition. J’ai échangé aussi avec des lecteurs pour savoir s’ils pensaient qu’il y avait des entrées en trop ou des manquantes. Comme je suis souvent en Pologne des idées d’entrées me viennent aussi sur l’instant. C’est le cas par exemple du musée du néon de Varsovie, c’est là-bas sur place que l’idée m’est venue de consacrer une entrée à ce musée original. Après j’entends les critiques mais encore faut-il qu’elles soient constructives, s’il s’agit de militants conservateurs qui me reprochent d’avoir fait une entrée Czarny protest (consacrée à la restriction de l’IVG en Pologne ces dernières années), il est bien évident que je n’y prête aucune attention.   

PF : lecteur attentif du blog, vous savez que je travaille beaucoup sur les représentations des descendants de l’immigration polonaise, la Polonia, en France, leurs sentiments, leur connaissance de la Pologne d’aujourd’hui, etc. Avez-vous pu avoir un regard particulier sur vos lecteurs d’origine polonaise ?

JL S : J’aimerais beaucoup cette année faire plus de rencontres avec mes lecteurs. J’ai sorti mes deux ouvrages en pleine période Covid et je n’ai pas pu faire vivre mes livres comme j’aurais aimé le faire. Dans le Dictionnaire insolite de la Pologne, j’écris des entrées qui feront plaisir et qui rappelleront des choses aux lecteurs d’origine polonaise comme Pierogi, Pierzyna, Stol at ! ou Gâteaux tout en leur proposant des entrées sur la Pologne d’aujourd’hui. En Pologne, plus qu’ailleurs en Europe, on vit cet équilibre entre tradition et modernité, c’est aussi un peu dans cette optique que se fait ce Dictionnaire insolite de la Pologne seconde édition. C’est également une difficulté (et un défi) de la Polonia de France qui se doit de trouver un équilibre elle aussi entre tradition et modernité.

PF : la place de la Pologne dans la construction européenne semble être, encore ou à nouveau, un sujet d’actualité. Votre éditeur vous a sollicité pour sa collection « Variations insolites sur le voyage ». Elle présente de nombreux pays, notamment européens : la Belgique, l’Italie, l’Espagne, la Hongrie, etc. L’Europe apparait-elle comme une préoccupation pour vos lecteurs ?

JL S : L’entrée de la Pologne dans l’Union européenne en 2004 était très attendue par les Polonais et symbolique. Elle enterrait définitivement le Rideau de fer et le Pacte de Varsovie. Elle a suscité énormément d’espoirs puis s’est transformée peu à peu chez beaucoup, en déception. Le modèle économique de l’UE laisse beaucoup de gens « sur le bord de la route » et souvent en France comme en Pologne, des politiques de tous bords cachent leur incompétence ou mettent de « sales » réformes sur le dos de l’Europe (parfois) à tort et cela brouille énormément les choses et c’est dommage. Je pense en tant que citoyen que nous ne comprenons pas toujours le rôle et l’importance de cette construction européenne et que si l’UE a de mauvais côtés elle en aussi de bons comme le programme Erasmus. Beaucoup de jeunes Français découvrent la Pologne par le biais de ce programme et c’est très bien. Qu’on le veuille ou non, l’UE a fait en sorte que Pologne et France se rapprochent, ne serait-ce que par leur appartenance commune à l’espace Schengen et ce n’est pas ceux qui se rendaient (difficilement à cause des difficultés à obtenir les visas) en Pologne dans les années 1960 ou 1970 qui me diront le contraire. 

 

Le livre Dictionnaire insolite de la Pologne, 16 pages, 12*17 cm – Poche, 11 euros. Disponible dans toutes les librairies et en ligne (Fnac…)

 

 

 

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Note d'information Polonia n°17

NOTE D’INFORMATION POLONIA  N°17

2 janvier 2024

  1. Les derniers jours du groupe Facebook du Centenaire

Dans l’édition du 27 décembre de « L’avenir de l’Artois », dans sa page « Nowa Polska », Christian Nowicki salue le travail remarquable d’Hania Raczak, avec la collaboration des « mousquetaires », Patrick Chlond, Michel Zerkowski Flaczynski et André Szczerba. En 4 ans et demi, de 2019 à 2023, son site a rassemblé 3 100 membres, des Hauts de France, mais aussi de Belgique, d’Amérique, etc, et –belle performance- de Pologne ! Un grand succès international que Christian Nowicki, professeur et journaliste, considère « qu’il aura certainement fait plus qu’aucun autre hommage en France ». Pourquoi 2019 ? Parce que Hania Raczak avait décidé de se lancer dans cette opération au moment du centenaire de la convention entre la France et la Pologne. Pourquoi 2023 ? Parce que 1923 était l’année du pic de l’immigration des Polonais en France. Pourquoi arrêter cette action alors qu’en cette fin d’année 2023, elle comptait encore 1800 réactions ? Parce qu’elle avait décidé de faire coïncider son projet avec la période de célébration du centenaire et qu’elle respecte ses engagements.

Sans être un fan de Facebook, j’ai soutenu ce projet parce qu’il était vivant (on sait qu’un blog ou un site meurt s’il n’est pas régulièrement alimenté, donnant l’impression que leurs auteurs n’ont pas grand-chose à dire), il était très ouvert et surtout parce qu’il s’est forgé au fil du temps une audience internationale, favorisant des échanges entre des « Polonais » du monde. Il ne s’agissait pas de se glorifier de ses propres actions personnelles, mais d’informer en s’ouvrant au monde

Bravo à Hania et à ses mousquetaires. Dommage que son travail ne soit pas repris et poursuivi. Cela aurait pu être une ambition pour un Collectif…Hélas, hélas, on sait ce qu’il en est !

  1. Pour promouvoir la culture polonaise chez les descendants de l’immigration et chez tous les Français

En réaction à mes derniers écrits sur la trop faible part donnée à la culture dans les associations locales, Edouard Papalski m’envoie une copie d’une lettre de Françoise Renaud, largement diffusée en juin 2022, dont voici un extrait à débattre :

« La Pologne ne manque pas de personnages exceptionnels, elle en fourmille dans son histoire et dans son présent, dans tous les domaines, mais, à part 2 ou 3 (tels Chopin, Marie Curie, Jean Paul 2), personne ne les connait et pour cause ! L’ignorance des descendants d’immigrés polonais en matière d’histoire et de culture polonaises est abyssale ».

Elle donne quelques exemples très regrettables et conclut « On ne peut s’étonner dans ces conditions que l’image de la Pologne soit si terne en France »

  1. Agnieszka Holland à Arras

La grande cinéaste polonaise Agnieszka Holland était à Arras pour le festival du film en novembre. En réaction à mes écrits sur la culture polonaise et la Polonia, Jean-Claude Klimaszewski m’envoie une coupure de La Voix du Nord du 8 novembre

« La grande cinéaste polonaise Agnieszka Holland signe avec « Green Border » un film choc sur les violences commises depuis 2021 entre la Pologne et la Bielorussie, où les migrants, pourchassés, meurent. Entretien dans un français impeccable, à l’occasion de sa venue à Arras »

On pourrait légitimement s’étonner que le site du Collectif Polonia des Hauts de France n’ait pas profité de l’évènement.

« La très francophile Agnieszka Holland,  plusieurs fois nommée aux Oscars, a tourné en Europe et  à Hollywood »… Nul doute qu’une telle personnalité peut s’intéresser à la Polonia.

  1. Le magazine « L’histoire » consacre un numéro hors série à la Pologne :

« Mille ans d’une nation ». Trimestriel. 9, 90 euros. Commande à www.lhistoire.fr ou à la Librairie Polonaise de Paris. A noter la contribution de Daniel Beauvois, historien, conférencier, auteur de nombreux ouvrages, qui est né à Annezin lez Béthune et a été instituteur à Carvin à sa sortie de l’Ecole Normale d’Arras. A noter également, car le thème « Les défis de l’intégration européenne » peut intéresser notre Polonia : la contribution de Bronislaw Geremek

Une question…  Un tel ouvrage fait-il une place aux émigrations polonaises et aux rapports entre la Pologne et les Polonia du monde ? On verra !

Merci à Richard Schumacher pour l’information

  1. Un clip « Polonia » du rappeur d’origine polonaise,  Mc Lakpo

Le blog n’est pas destiné à publier un nouvel agenda. Par contre, il signalera les actions qui peuvent être produites ailleurs, être utilisées lors de manifestations des Polonia de France, ou donner des idées de programmes aux associations qui voudraient enrichir leurs projets.

Avant-première du Clip, projet musical de MC Lakpo en partenariat avec le Chœur des Mineurs Polonais de Douai, le 11 janvier à 18 h30 au Colisée de Lens

  1. Une information et un appel de la Polonia de Nantes

JB Lugadet nous donne des idées et lance un appel : « J'ai présenté dans le cadre de la Maison de l'Europe une série de causeries sur le thème "Polska i inne: la Pologne et les autres" Le cycle se terminera le jour de l'Afrique avec quelques illustrations sur les rapports (étonnamment nombreux) de la Pologne ou plutôt des polonais avec ce continent.

A l'occasion de la présidence belge de l'Union européenne je souhaiterais intégrer nos voisins dans mes réflexions (qui sont surtout livresques). Vu de Nantes ce n'est pas évident: à part l'immigration des mineurs dont un illustre , les rapports lors de l'intégration à la
communauté???? Je ne me suis pas lancé dans la documentation mais tout conseil est bienvenu »

  1. Merci

Merci à Joël Broquet, administrateur du Fonds Humanitaire Polonais, pour son message

Merci à tous ceux qui, dès la publication de la note précédente, m’ont fait part de leurs encouragements.

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NOTE D'INFORMATION POLONIA N° 16

NOTE  D’INFORMATION  POLONIA  N° 16

1er janvier 2024

  1. Vœux de bonheur

Je vous présente mes meilleurs vœux pour vous-même et pour vos proches, pour la réussite des actions que vous préparez pour les années prochaines

  1. Le journal de l’année 2023  de La Voix du Nord. Pas un mot du centenaire de l’immigration polonaise

LVDN publie chaque année un magazine retraçant les faits marquants de l’année. C’est un document intéressant que bien des lecteurs conservent comme témoignages du passé. Il comprend cette année 78 pages au format A 4 (21x27) avec de nombreuses illustrations. Sous réserve d’un contrôle quand je l’aurai acheté, il semble bien que l’on n’y trouve pas la moindre trace de la célébration du centenaire de l’immigration polonaise. Ce qui est quand même surprenant quand on pense aux centaines de manifestations organisées par les associations locales, au  timbre commémoratif, à la tournée théâtrale de Stanis le Polak avec un ancien journaliste de LVDN, Henri Dudzinski, etc, etc

C’est d’autant plus surprenant que le rédacteur en chef, Patrick Jankielewicz, est d’origine polonaise, qu’il ne renie pas ses racines et qu’il est particulièrement bien informé

Edouard Papalski s’en est offusqué, et a adressé, à juste titre, des protestations déterminées.

Ceci étant, on peut quand même s’interroger sur les raisons de cette ignorance et en tirer quelques leçons. Quel a été l’impact de toutes les manifestations au-delà du local et de l’éphémère ?  Quelle est l’audience, et l’image,  et la force de l’action de la Polonia dans les Hauts de France ? Pas de lancement de grands projets culturels et/ou mémoriels, pas de nouvelles traces visibles, hormis le timbre (même s’il est critiquable), des livres, des écrits sur des sites et des blogs. Rien à dimension régionale dans les Hauts de France avec un Collectif qui n’a plus de sens, après un congrès qui n’est absolument pas exploité, au point que son site internet est mort depuis l’appel aux inscriptions mi octobre, qu’il n’y a plus la moindre newsletter et que son fonctionnement est bloqué à un bien faible niveau. Si seulement il y avait un lieu pour débattre démocratiquement de tout cela….avec la volonté d’avancer, de s’élever, de penser en se libérant des conservatismes affligeants.

  1. Des richesses historiques, culturelles, humaines,  dramatiquement ignorées au sein de la Polonia

René Zalisz, notre savant en recherche pharmaceutique, son métier, et en histoire, sa passion, nous enthousiasme et nous émeut depuis quelques semaines avec ses écrits. Lui qui se présente comme un scientifique moins à l’aise dans l’expression écrite que dans la chimie fine, il nous ravit et nous permet d’apprendre toujours.

On peut trouver ses textes sur le site http://ancienssaintcasimir.e-monsite.com

On devrait pouvoir les trouver sur bien d’autres sites dont les responsables décideraient de faire une plus grande place à la culture

Il y évoque :

  • Le co fondateur des Sokoly (faucons) est né à Paris en 1853. Wladyslaw Zamoyski
  • Deux des poètes polonais qui ont laissé des traces importantes en France ; Witold Gombrowicz et Czeslaw Milosz
  • Les relations historiques fortes entre le général de Gaulle et la Pologne. Il signale à ce propos la disponibilité de Jan Roman Potocki qui pourrait animer des conférences débats à Lille, ville natale du général, ou ailleurs
  • Les traces de la vie de Chopin en France, notamment à Paris
  • Une évocation très émouvante du premier convoi d’ouvriers polonais à la gare de Toul, il y a 104 ans avec leurs souffrances et les traitements qu’ils ont subis. Images bouleversantes. Sujet de réflexion sur les immigrations en général

NDLR : mais pourquoi donc nos associations, et à plus forte raison les structures qui les fédèrent comme le Collectif Polonia des Hauts de France, ne s’emparent-elles pas  résolument de tels sujets avec la volonté d’élever, d’élargir la culture de leurs adhérents ? Simon Juskowiak a souvent évoqué ce problème dans ses commentaires à plusieurs de mes écrits. Sans doute le fera-t-il à nouveau, avec d’autres lecteurs qui considèrent comme moi, que l’action culturelle est une voie essentielle pour garantir l’avenir de la Polonia.

  1. La situation politique en Pologne

Je l’ai déjà écrit : il ne s’agit pas pour les descendants de l’immigration polonaise de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Pologne, à moins d’avoir la nationalité polonaise. Il s’agit de s’intéresser à l’évolution du pays de nos ancêtres. Si l’on prétend aimer la Pologne, on ne peut pas rester indifférent aux suites des élections législatives en Pologne, aux difficultés de la cohabitation entre un président  ultra conservateur et une nouvelle majorité pro européenne. Sans s’immiscer, on peut au moins admettre que la Polonia de France peut légitimement s’intéresser à la perspective européenne pour la Pologne.

A noter que la presse française n’a pas parlé autant de la Pologne depuis longtemps, sauf occasionnellement quand il s’agissait des droits des femmes ou de la réforme de la justice.

  1. Le blog

C’est reparti… Toujours dans le même esprit : liberté de s’exprimer et de débattre, ouverture à la pensée divergente, démocratie. Je suis plutôt fier que de nombreux lecteurs m’invitent à continuer en précisant que c’est, paraît-il, le seul site ou blog de la Polonia qui garantit une telle ouverture.

Rappel : j’enlève immédiatement de mes listes de diffusion les personnes qui le demandent, comme récemment, le comte de Louvencourt Poniatowski, qui est quasiment le seul depuis la création de ce blog.

 

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NOTE D'INFORMATION POLONIA N° 15

NOTE D’INFORMATION POLONIA N°15

12/12/2023

  1. D. Tusk, premier ministre de la Pologne

Lu dans « 20 minutes » ce matin… Et dans de nombreux messages de lecteurs cette nuit/ « La Pologne vient de tourner la page de huit ans de gouvernement populiste nationaliste. Donald Tusk, chef de file de la coalition des forces pro européennes, a été élu lundi soir au poste de Premier ministre par la Diète.

A la chambre basse du parlement, 248 députés ont voté pour lui et 201 contre. Contrôlée par l’alliance pro-UE, la Diète avait rejeté plus tôt lundi la proposition de nouveau gouvernement des populistes nationalistes au pouvoir depuis 2015.

Tusk veut que « chacun se sente chez lui en Pologne »

Il est vrai que, comme me le rappelle un des lecteurs du blog, la situation reste complexe, le président Duda (ultra conservateur du PIS) a un droit de veto sur les décisions du gouvernement et le parti conservateur a verrouillé un grand nombre d’institutions, comme la Justice. Mais pour les amis de la Pologne en France et en Europe, on peut espérer que la Pologne retrouve toute sa place dans l’Europe et les financements qui avaient été gelés par l’Europe en raison des décisions des amis de Kaczynski, par exemple, sur le droit des femmes et sur le fonctionnement de la Justice..

  1. Un excellent document sur la Pologne dans « Timbres Magazine »

6 pages sur la contribution des soldats polonais de France durant la seconde guerre mondiale. Un second texte sur le même sujet est annoncé.

https://www.timbresmag.com

Merci à Pascal Rith et à René Zalisz de m’avoir communiqué cette information

  1. Diffusion du blog

Le comte Guillaume de Louvencourt Poniatowski m’a demandé sèchement d’enlever son nom de ma liste de diffusion, ce que j’ai fait immédiatement. A l’évidence, il n’a pas apprécié ma description de la réalité du Collectif Polonia des Hauts de France. Du coup, j’ai recherché des informations sur son rôle dans la vie de la Polonia et j’ai découvert qu’il était affiché comme « parrain de la mission du centenaire ». Certes, j’ai déjà entendu les responsables du Collectif parler de « notre parrain », mais j’aimerais que des lecteurs me donnent des précisions sur cette mission et sur la désignation de son parrain. Qui a décidé de créer ou d’attribuer une mission ? Généralement, une telle décision peut être prise par l’ambassade, par un ministère, par une collectivité territoriale, ou autre, avec une organisation et des moyens. Malgré mes recherches, je ne trouve rien d’officiel. Et qui a désigné le parrain ? Impossible que le comte de Louvencourt se soit auto proclamé « parrain », d’autant moins que c’est un terme qui peut être facilement tourné en dérision N’y aurait-il pas là une nouvelle preuve du règne de l’apparence au CPHDF ? Le faste et rien derrière ? Dîtes moi. Je m’empresserai de diffuser vos informations, avec mes excuses éventuellement !

  1. Archives

Parmi les annonces du Collectif Polonia, la préservation des archives a été fréquemment évoquée, avec, notamment un grand projet d’édition d’un ouvrage important sur les archives familiales accumulées par le Collectif. Monika SALMON-SIAMA - Université de Rennes / Traducteur-assermenté auprès de la Cour d’appel de Rennes était chargée du projet et elle était annoncée dans le programme du 2ème jour du congrès. Je n’y étais pas et je n’ai pas réussi à savoir…. Plusieurs lecteurs du blog demandent où en est ce projet qui a obtenu des financements publics et dont la sortie devait être annoncée au congrès. Apparemment, le sujet n’est plus évoqué ni sur le site figé (définitivement ?) du Collectif, ni sur le facebook. Si vous avez des informations, je les diffuserai immédiatement.

  1. Joyeux Noël

Je vous souhaite de joyeuses fêtes de Noël et de fin d’année

Le blog sera en pause durant quelques jours, sauf pour publier vos commentaires ou donner des informations importantes sur l’actualité de la Polonia

 

Extrait d’un message, très émouvant, d’une personnalité remarquable de la 3ème génération de l’immigration polonaise :

« Je trouvais assez souvent que vos conclusions (les miennes. PF)  étaient un peu trop pessimistes, souvent un peu trop radicales

(…)

Eh bien non, tout compte fait, vous  aviez bien raison d'être pessimiste. Pour ma part, étant d'une nature optimiste - et infiniment attachée à la Pologne, son passé, etc..., je suis aujourd'hui totalement désabusée, détachée de tout cela. 

(…)

Alors, quelle conclusion ? La Polonia - qu'elle soit du Nord ou d'autres régions - n'a jamais montré d'esprit communautaire, mais à ce point, j'en suis estomaquée : Pour ma part, je cessé de rêver et d'idéaliser la Pologne, ses descendants, ses organismes, etc... C'est "chacun pour soi". »

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Congrès de la Polonia. Et demain?

Lendemain de congrès

A l’évidence, les responsables du Collectif Polonia des HDF n’ont rien à dire. Rien sur le site internet, seul le programme du congrès avec la fin des inscriptions demeure. Pas de bilan, pas de nombre réel de participants le premier jour et surtout le 2ème (beaucoup plus faible, parait-il), pas d’exploitation des interventions dont quelques unes étaient pourtant intéressantes, pas d’ouverture sur les réflexions et travaux à engager concrètement. Quant au facebook, des brèves superficielles sur la semaine Auchan, suscitant quelques réponses d’une immense banalité, hormis l’évocation du rappeur MC Lakpo qui permet de sauver un peu la face. Précisons que la semaine polonaise à Noyelles Godault, dont le succès a été, cette année, très relatif, ne relève pas d’une action régionale d’un Collectif régional, avec des ambitions nationales. C’est une action locale comme les associations peuvent en faire ailleurs, à Hénin Beaumont par exemple, à quelques km. Et puis, évidemment, la présence de 3 responsables du Collectif invités à l’intronisation de la nouvelle consule honoraire de Pologne à Lille..

Pour tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de la Polonia, il me semble utile et démocratique, de faire un point sur les engagements annoncés avant le congrès et sur ce qu’il en reste. Sachant que tout est toujours à discuter, à contester, à critiquer, d’autant que je publie et publierai tout.

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Extraits de la présentation du congrès national ( !) de la Polonia  Copiés sur le site Internet

« La 2ème Rencontre de la Polonia de France qui se tiendra les 3 et 4 novembre 2023 à Oignies aura pour objectif de proposer un nouvel élan à la Polonia de France, à tous les acteurs de la Polonia qui œuvrent pour :

  • d’une part préserver, transmettre et faire vivre la polonité.
  • d’autre part renforcer les liens entre la France et la Pologne, notamment sur le plan culturel et linguistique

Nous devons réfléchir ensemble à rendre l’avenir de la Polonia attractif pour les différentes générations qui la composent.

Le défi que nous devrons relever, pour assurer l’avenir de la Polonia, consistera à transmettre à ses générations montantes le trésor culturel et linguistique de leurs aînés.

Toutes les inspirations font vivre le vecteur collaboratif et véhiculent un souffle nouveau

Deux grands axes doivent nous guider et nous propulser dans l’avenir :

  • Un programme d’actions « Polonia Jutro » (Polonia Demain) que nous construirons ensemble pour trouver un rythme et des objectifs communs
  • La valorisation d’un lieu dédié à la Polonia qui sera un carrefour de rencontres et d’échanges entre les acteurs de la Polonia et tous ceux qui voudraient découvrir le potentiel que représente la Polonia de France, tant au plan national qu’européen. (Pour apporter notre contribution à la relation franco-polonaise en Europe.)

 N’est-ce pas là une belle aventure à vivre ? »

 

4 novembre 2023 / 8 décembre 2023

On pourrait écrire novembre 2021 (date du 1er congrès)  / décembre 2023, cela ne changerait rien. Des mots parcimonieux et du vide.

  • Pas de bilan sérieux, pas de compte rendu [1] et donc pas de mobilisation sur des problèmes clés (les jumelages, l’apprentissage du polonais, les échanges économiques et culturels avec la Pologne, les nouvelles immigrations , etc)
  • Pas de propositions d’actions à débattre avec les associations et les adhérents
  • Pas de réflexions engagées
  • Pas de programme d’action pour le CA
  • Pas de projet à l’échelle de la région et de la France
  • Pas de projet de transformation du fonctionnement du Collectif (CA nain),  du site (quasiment mort), de la communication avec les associations et le grand public (inexistante)…
  • Rien

« Quelle belle aventure à vivre ! » (sic)

Arrivent Noël, les fêtes, les messes, les banquets, les spectacles pour l’entre soi, les vacances bien méritées (tellement on a travaillé pour la Polonia)…

Arrivent les cérémonies de vœux qu’il ne faut pas rater, surtout si la Consule est là ! (photos sur facebook !)

Et Pâques approche…

Il n’y aura rien. Que de l’apparence occasionnelle…

A quoi sert le Collectif Polonia des HDF ?

Comment construire ou reconstruire quelque chose de crédible [2] pour représenter la Polonia et l’aider à préparer sérieusement l’avenir ?

Le 10/12/2023                                    Pierre Frackowiak

 

[1] Le compte-rendu de l’assemblée générale statutaire du 28 juin, s’il est publié un jour, sera édifiant. L’AG  était censée préparer le congrès. Quel vide !  Mais la première journée du congrès, fastueuse, très coûteuse, a pu éblouir quelques personnalités. Et certaines n’en demandaient pas plus.

[2] Plusieurs hypothèses

  • Une réforme radicale du Collectif Polonia des HDF: CA ouvert, gouvernance démocratique, transparence, communication (site, newsletter régulière), conseil scientifique, les associations  réellement associées…
  • La relance de l’ICEP (Institut des cultures et études polonaises), élargi aux autres régions, avec les universitaires
  • Le CRIP (conseil représentatif des Institutions polonaises) en accord avec les institutions, les partenaires économiques et culturels de France et de Pologne, les Polonia de toutes les régions de France

 

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NOTE D'INFORMATION POLONIA N°14

NOTE D’INFORMATIION POLONIA N°14

7/12/2023

  1. Nomination d’une nouvelle consule honoraire de Pologne  pour les Hauts de France

Lu sur le Facebook du Collectif Polonia des HDF

« Mardi 28 novembre , dans les locaux de la CCI à Lille , nous avons eu le plaisir d'assister à la nomination officielle de Laurie GRZECHNIK , nouvelle Consule Honoraire de Pologne dans les Hauts de France .

Une jolie page d'histoire à écrire ... qui lui sied à merveille ...

Ses qualités et compétences dans les relations bilatérales économiques font sa force ...Le Collectif Polonia Hauts de France lui assure son soutien indéfectible »

« Joli » message qui « sied à merveille » (sic) à celle qui remplace Henri Dudzinski. Etonnant que le Collectif se mette « indéfectiblement » (presque sic)  au service de la Consule, sans la moindre consultation des associations et des adhérents sur les relations entre la Polonia et les représentants de l’Etat polonais, sans allusion aux demandes du Collectif et aux modalités de la coopération. Pourtant, la Consule fraîchement nommée a fait une intervention importante au congrès de la Polonia sur les relations économiques, commerciales, entre la France et la Pologne, hélas sans possibilité de débat. Or, il pourrait être intéressant d’engager avec elle, une réflexion sur le rôle possible d’un Collectif dans ce domaine, celui des rapports entre l’économie et la culture. Encore faudrait-il que les responsables du Collectif en aient l’intention et la capacité. Espérons…

  1. Confirmation de la soirée en hommage à Edouard Papalski à la Bibliothèque Polonaise de Paris

L’invitation officielle vient d’être diffusée. C Pierre Zaleski, président de la Société Historique et Littéraire Polonaise et directeur de la Bibliothèque Polonaise de Paris, vous invite à la soirée « Carte blanche à Edouard Papalski, le 12 décembre à 19 h. BPP 4 quai d’Orléans. Paris. Entrée gratuite.

  1. Quand la Polonia de Lorraine s’engage dans l’action culturelle

Dans ma note d’information précédente, j’avais souligné l’intérêt pour la Polonia de s’engager clairement dans l’action culturelle et salué l’action conduite en Moselle avec, entre autres projets destinés à tous les publics (pas qu’à l’entre soi), un concert du Chœur Académique de l’Université de Lublin à Hettange Grande le 10 décembre. J’avais suggéré que ce genre d’actions soit organisé, pour réduire les coûts et accroître l’impact, dans plusieurs villes. C’est ce que nos amis lorrains ont fait. Le Chœur sera le 9 à Saint Dié les Vosges et le 11 à Lunéville. Des lecteurs du blog me demandent pourquoi le Collectif des HDF ne se lance pas dans de telles opérations. Je ne sais pas. A noter que ce programme est soutenu par une dizaine de partenaires.

  1. Nouvelle Newsletter de la résistance polonaise en Saône et Loire

Impossible de copier/coller quelques extraits (protection des documents), mais la lecture de cette newsletter est très intéressante, avec des informations parfois surprenantes sur les conflits au sein même de cette résistance par exemple, ou sur les parcours de vie de gens simples qui ont été parfois héroïques. Beaucoup de similitudes avec la Polonia du bassin minier du NPDC. Gérard Soufflet accomplit un travail considérable

Voir sur le site https://www.respol71.com

  1. Les koledy

C’est le billet que j’ai diffusé hier. Un peu un coup de cœur. Un peu une évocation de l’enfance des immigrés de la 3ème génération, qui est sans doute celle qui a encore connu une vie communautaire très forte. Un peu beaucoup, une tentative de provoquer des dialogues entre ceux qui se reconnaissent dans cette vie et des questions de la part de ceux qui ne l’ont pas connue.

Je considère que cela a été une chance d’avoir une telle expérience.

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Les koledy, d'avant-hier à après demain.

Les koledy, d’avant-hier à après demain.

Notre ami René Zalisz a réalisé et diffusé un travail de recherche très intéressant sur les koledy, les chants de Noël, traditionnels, religieux, polonais. Il a choisi l’une des koledy, celle qu’il préfère (et moi aussi) « Oj, maluski, maluski » (de maly, petit, malutki, tout petit, avec une tendresse accrue, maluski), et il a recherché les versions, ou arrangements, les plus connus.

Voici la version que je préfère :

https://www.youtube.com/watch?v=zeF6yeo-hS0&list=RDzeF6yeo-hS0&start_radio=1 ,

même si, évidemment, celle de Mazowsze, de Golec u orchestra, et celle des Gorale, probablement la plus authentique, sont très belles.

Plusieurs orchestres polonais du NPDC, comme le grand Stéphane Kubiak, ont réalisé des disques ou CD avec les plus classiques de ces chants dont certains prétendent, en toute objectivité évidemment ( ?), que ce sont les plus beaux chants de Noël du monde. Je l’ai déjà entendu dire par de grands musiciens classiques qui  n’ont pas de lien personnel avec la Pologne ou la Polonia, ne comprennent rien au polonais, mais ont écouté..

Evidemment, le travail de René Zalisz suscite bien des polémiques, y compris chez des gens étrangers à la Polonia mais qui apprécient  la beauté des mélodies, la qualité des chœurs, même sans rien comprendre aux paroles. René a raison d’écrire : « Il n’est pas nécessaire d’être chrétien, ni même croyant ou pratiquant de quelque religion que ce soit d’ailleurs pour apprécier les chants de Noël polonais, les kolędy. Ces kolędy sont de la poésie mise en musique ou de la musique remplie de poésie ; chacun le prend comme il veut l’entendre !

Au-delà de la beauté musicale, poétique, souvent émouvante, de la qualité des musiciens et des choristes, les vidéos observées peuvent interpeler, voire déranger, sans remettre en cause le travail de recherche de René Zalisz. J’ai lu des interrogations diverses : la musique religieuse ne devait-elle pas être offerte gratuitement ? Une salle de spectacles de 2 ou 3 000 places probablement payantes est-elle adaptée pour la musique religieuse ? Peut-on faire n’importe quoi avec un chant religieux, aller jusqu’au hard rock et pourquoi pas danser en y étant ? Nos musiciens sont parfaitement capables de jouer une koleda en slow, en tango, en valse ! Mais dans le même temps, n’est-il pas possible de faire connaître les koledy à tous les publics, dans leur diversité ? Faut-il réserver ces œuvres magnifiques pour des Polonais et pour des églises qui sont désertées ? Surtout si l’on se donne les moyens de faire savoir ce que sont ces chants, ce qu’ils représentent, quelle est leur origine, quelle place ils ont dans la vie sociale et familiale, en Pologne ou dans nos régions, dans le passé et  aujourd’hui.

Et voilà qu’une vieille koleda de plus de 200 ans est toujours chantée dans les églises et dans les familles, interprétée de diverses manières par des orchestres de variétés, enregistrée pour des CD et des vidéos, appréciée par des publics sans lien avec la polonité… et qui devient un objet de réflexion, un sujet à débattre, une occasion de mettre en commun ses savoirs et ses émotions.

Qu’en sera-t-il demain et après demain ?

J’espère que nos amis musiciens, ou historiens, ou simplement humains attentifs à ce qui se passe dans notre société, viendront sur ce blog, donner leur avis, partager leurs savoirs, et même leurs anecdotes personnelles.

Je ne doute pas qu’un scientifique passionné d’histoire comme René Zalisz (ingénieur en chimie pharmaceutique et chercheur) ou un musicien, fin connaisseur des pratiques de l’immigration polonaise, comme Simon Juskowiak (créateur d’entreprise en Pologne, professeur de violon) donneront leur avis et permettront aux lecteurs du blog d’apprendre encore et encore.

Oj, maluski, maluski ! Je chante, oui, et je chante…

 

Le 6/12/2023                          Pierre Frackowiak

 

Pour lire ce florilège avec tous les liens pour voir et écouter, aller sur le sitehttp://ancienssaintcasimir.e-monsite.com/

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NOTE D'INFORMATION POLONIA N° 13

NOTE D’INFORMATION POLONIA N°13

02/12/2013

  1. La situation politique en Pologne

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/01/en-pologne-la-nouvelle-majorite-vote-la-creation-de-trois-commissions-d-enquete-contre-le-pis_6203355_3210.html

Selon le journal Le Monde, la coalition démocrate présidée par l’ancien premier ministre Donald Tusk pourrait le voir renommé à ce poste le 11 ou le 12 décembre, dans le respect de la constitution, avec de possibles poursuites judiciaires contre le premier ministre sortant et le clan Kaczynski (PIS).

NDLR: les électeurs de nationalité polonaise en Pologne et à l’étranger sont souverains dans les choix politiques de leur pays. La diaspora polonaise (nommée Polonia), en France et dans le monde n’a pas à intervenir dans les élections démocratiques, mais je ne pourrai jamais comprendre que les descendants des immigrations polonaises, qui prétendent aimer leurs racines et le pays d’origine de leurs ancêtres ne s’intéressent pas à la situation de la Pologne, notamment par rapport à la construction européenne. Sujet tabou dans les associations traditionnelles ?

  1. Ouverture culturelle. La Polonia de Lorraine

La Polonia de Lorraine s’était déjà distinguée lors des manifestations célébrant le centenaire avec son programme culturel autour du timbre du centenaire. Tout est parti du club philatélique de Hettange Grande, une ville de 8 000 habitants près de Thionville. Bravo à son président, Pascal Rith. Surprenant pour un habitant du bassin minier du NPDC : la page n’est pas tournée. Le maire de la ville, Roland Balcerzak, n’est pas étranger à cette volonté culturelle de haut niveau (voir le site Internet de la ville). La ville d’Ettange Grande accueillera le 10 décembre l’un des chœurs les plus prestigieux de Pologne : le Chœur Académique de l’Université Marie Curie Sklodowska de Lublin, dirigé par la talentueuse Urszula Bobryk, titulaire de nombreuses distinctions internationales  (notamment en Allemagne et aux Etats Unis)

NDLR : ce qui est fait à Hettange ne peut-il pas être fait dans le NPDC, en plus des banquets, des après-midis dansants et des marchés ? Afin de sortir de l’entre-soi et de s’élever… Ne serait-ce pas le rôle d’un Collectif de profiter du déplacement d’une telle formation pour favoriser l’organisation d’une petite tournée en France, en lien avec l’Institut Polonais de Paris ?.

D’autres Polonia ont donné l’exemple et c’est très réjouissant : dans la région nantaise, en Bourgogne, à Angers, en Provence, etc

  1. Le salut et l’hommage à  Edouard Papalski à la Bibliothèque Polonaise de Paris

Son message : « Mon intervention au sein de votre illustre  Bibliothèque Polonaise de Paris -BBP- est programmée le mardi 12 décembre. J'en profiterai pour tirer ma révérence, à 94 ans, après 78 années d'Éducation Populaire auprès de la Fédération des K.S.M.P.m et de l' Association d'Education Populaire Millenium Marles-Calonne-Auchel, pour une double culture franco-polonaise, celle qui enrichit le Patrimoine culturel de la France, ma Patrie, par  les apports de la culture, des traditions, la gastronomie, et le folklore des Français de souche polonaise. (Le ministre de l'intérieur Darmanin a demandé au Président de la République de les inscrire au Patrimoine immatériel de l'U.N.E.S.C.O.)! »

  1. Les suites du congrès de la Polonia

Il n’y en a pas. Ni sur le site qui est resté figé (pétrifié ?) sur l’annonce du congrès et son programme. Ni sur le facebook du Collectif consacré à la semaine polonaise d’Auchan Noyelles Godault, qui n’a certes qu’une fonction de communication superficielle. Comme si le congrès se suffisait à lui-même avec un accueil fastueux, un grand nombre d’interventions plus ou moins intéressantes sans débat sur des questions de fond et sur des projets. Aucun bilan, aucune analyse, aucune réflexion, aucune proposition concrète à débattre avec les associations locales. Fonctionnement étonnant. Mais comme en dehors du congrès, personne ne sait à quoi sert le Collectif (même à Dourges, parait-il, personne ne le sait),  ce n’est pas grave, on continue à faire comme on a fait… Désolant.

NDLR : le CA du Collectif a-t-il pris le temps de réfléchir au sens d’un congrès ?

  1. Enquête sur le regard des Polonais de Pologne sur les activités classiques de nos associations

Simon Juskowiak évoque souvent le problème du regard des Polonais de Pologne sur nos activités quand ils viennent en France pour étudier, pour travailler, voire pour s’installer (nouveaux immigrants). Ses activités professionnelles en Pologne (création d’une entreprise), sa connaissance de la sociologie de l’immigration polonaise dans le bassin minier du NPDC, ses relations avec la Pologne d’aujourd’hui (marié avec une Polonaise de Wroclaw), ses réseaux personnels (habitant la métropole lilloise) lui permettent d’être un interlocuteur intéressant avec les arrivants. Il lui arrive aussi  d’accueillir des journalistes polonais et de leur faire visiter le bassin minier. Je constate que ses comptes rendus sont très différents de ce qui existe dans les relations familiales ou dans les rencontres amicales et festives des jumelages. J’ai moi-même un certain vécu des relations familiales en Pologne et avec des travailleurs polonais en Aveyron, des étudiants polonais en France, et j’ai bien conscience des différences de regards sur notre immigration. J’ai observé également que  de jeunes ingénieurs de retour d’un contrat de travail en Pologne ne veulent pas entendre parler d’une éventuelle participation à la vie des nos associations. Par contre, ils continuent à apprendre le polonais et assisteront,  si l’occasion se présente, à des concerts de formations polonaises. Entre sympathie et bienveillance, et une certaine condescendance pour les « réserves de polaks » voire de l’ignorance liée à une méconnaissance de notre histoire chez les plus jeunes, la diversité des réactions est intéressante à analyser.

Je ne vois pas comment l’on peut prétendre poursuivre des relations utiles avec la Pologne sans s’intéresser aux représentations des Polonais de Pologne sur la Polonia. Qu’en pensez-vous ? Quelles sont vos expériences personnelles dans ce domaine, en dehors des relations familiales ou amicales ?

  1. Le blog continue

Il a dépassé les 3 000 visites avec, toujours, une moyenne de plus de 2 textes lus lors de chaque visite. Bilan en moins d’un an (ouverture du blog en février 2023. 10 mois !)

NDLR : Merci pour vos encouragements à continuer. Exemple : un message venant du sud de la France : « Continuez Pierre. Votre blog est très intéressant et instructif. C'est malheureusement le seul indépendant et très ouvert. »  Merci. Je continue.

 

Merci à JB Lugadet pour sa réaction quasi immédiate à la publication de cette note d’information

La lecture du site https://nantespologne.com et de la newsletter Czesc Nantes Pologne  n°138 de novembre/décembre 2023, prouve  que nous avons de bonnes raisons de continuer à espérer la pérennisation de la Polonia, que le constat de René Zalisz sur le centre de gravité de la Polonia qui  ne se situe plus dans le bassin minier du NPDC où le Collectif Polonia s’éteint dans le superficiel et l’entre soi, est juste, que les idées d’action culturelle et de partenariat très ouvert sont partagées dans d’autres régions, comme celle de Nantes et de la proche Vendée. Elle prouve dans le même temps, les faiblesses d’un Collectif qui prétend représenter la Polonia de France.

La diversité des actions réalisées par les associations du secteur illustre bien les possibilités d’action culturelles offertes à l’ensemble de la population tout en valorisant la culture polonaise :

  • Exposition sur le centenaire, à Couesnon, autour du timbre du centenaire, avec de nombreux partenaires comme, par exemple, le Conservatoire Industriel Estuaire de la Loire. 1 200 personnes ont participé à l’opération
  • Soirée consacrée à l’immigration polonaise en France de 1830 à 1930, avec un conférencier proposé par l’association Czesc à Faymoreau, avec les responsables du musée de la mine
  • Conférence de Pierre Etienne Penot, historien (Université catholique de l’Ouest) à l’Agora de Nantes. Salle pleine.
  • Des sessions de cours à l’université permanente, des causeries, des conférences avec les comités de jumelage

Czesc ne se réduit pas à des activités traditionnelles et aux fêtes. Ce n’est pas qu’un salut (czesc veut dire salut en polonais, avec des accents sur le s et sur le c), c’est une action culturelle et d’éducation permanente, pensée, conçue avec des partenaires variés, profonde, ayant du sens au-delà de la Polonia elle-même.

 

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